Mataiea

L’expression même mata i te e’a signifie « regarde le chemin » ou « évite le chemin ». Elle remonterait au début du 19è siècle et il s’agirait de propos adressés au clan des Pomare qui voulait dominer sur tous les territoires de la Polynésie. Ce qu’il faut savoir, c’est que le lieu où les Pomare posaient leurs pieds devenait leur propriété.

Ainsi le chef de Mataiea refusait l’entrée d’un monarque Pomare sur ses terres en lui disant « Vois le chemin et évite le ». Il avait placé des guerriers à chaque limite (Est et Ouest) pour empêcher toute intrusion de roi étranger. Ces guerriers étaient préparés sur la place de Mairipehe. Ainsi, arrivé aux limites de Mataiea, le clan des Pomare devait poursuivre leur chemin par la mer et aucun d’eux n’a ainsi foulé le sol du fief de Tetuaairoro.

Mataiea était réputée pour sa prospérité, l’anguille royale du lac Vaihiria étant, selon les récits anciens, la clé de cette richesse.

La pointe TEHORO

A Mairipehe se trouve un cap dont les flancs abrupts s’effritent et tombent dans la mer. On l’appelle de ce fait Tehoro (glissement de terrain). Dans les temps anciens la guerre était attendue lorsque des blocs de terre se détachaient ; s’ils se détachaient du côté de Papara, les hostilités allaient venir de cette localité ; elles viendraient de Taiarapu si le glissement se produisait sur l’autre versant.

La pointe Tehoro
Mataiea Vaiuriri

Mataiea Vai Uriri

<< O Vai uriri nui a tere i aoha >> c’est le grand Vai uriri qui bougea avec splendeur. Cet extrait d’un chant du district présente Mataiea. Vai uriri ou pape uriri est aussi un toponyme que l’on localise sur la partie gauche de la pointe Oti’aroa. Le vai uriri est un oiseau (pluvier gris) qui habite en bord de rivières, il est l’émanation des dieux de l’eau. Il semblerait que ces oiseaux se rassemblaient non loin de l’embouchure de la Vaihiria, ce qui expliquerait le toponyme. Lorsque le chant du uriri se faisait entendre, les habitants de Mataiea savaient qu’une nouvelle leur parviendrait rapidement.

Mataiea, d’hier

La légende raconte que Teva ou Teua (pluie), fils de Hotutu de Vaiari (ancien nom de Papeari) et Vairimatauho’e de Raiatea, a eu huit enfants, dont Mataiea qui régnait sur Vaiuriri (ancien nom de Mataiea). Pour gouverner en toute quiétude sur ce large territoire, Teva réunit ses enfants pour former une fédération : Te api nui o Teva. Par la suite, Teva i uta et Teva i tai sont composés, il s’agit des Na Teva e vau .

Mataiea fait partie intégrante de Teva i uta avec Papara, Vaiari iti et Vaiari nui. Elle est située entre Atimaono et Vaiari, délimitée par les terres de Pa mati à l’ouest et Teruamo’o à l’est. Sa montagne est Tetufera (ou Pou rahi o Teva) et ses deux passes sont Aifa et Rautirare. Sa rivière principale est Vaihiria, avec son grand lac en amont.

L’appellation Vai uriri

Au milieu du XIXème siècle, Mataiea voit des missionnaires catholiques s’installer sur Mairipehe. Sous l’égide du père Armand Chausson, la construction de l’église Saint Jean-Baptiste de Mataiea débute en 1857. Il s’agit de la première église en pierre du fenua. Monseigneur Jaussen y fit construire une mission sur le côté montagne dans laquelle il résidera quelque temps.

Un certain Paul Gauguin séjournera 18 mois à Mataiea, d’octobre 1891 à mai 1893 avec une jeune Tahitienne, Teha’amana. Gauguin peindra quelques toiles qui décriront son état de bien être à Mataiea dont Arearea, Iaorana Maria et Nafea faaipoipo.

Deux britanniques, Rupert Brooke en 1914 et Somerset Maugham en 1916 entameront les mêmes démarches que Victor Segalen dix ans plus tôt, venu sur les traces de Gauguin. Le premier s’installera à Mataiea en bordure de montagne à Mairipehe, le second rédigera son « Moon and sixpence », qui relate la vie de Paul Gauguin sous la forme d’un écrivain épris des îles polynésiennes.

Source : Tahiti Heritage – Joany Hapaitahaa, historienne.

Harrison SMITH

créateur du jardin botanique à Tahiti

Harrison Willard Smith  est né le 29 Décembre 1872 à Boston (Massachusetts), la ville aristocratique par excellence des États Unis . Il y a parfois des choses surprenantes dans cette grande démocratie qui elle aussi, a son sang bleu. Il provenait d’un milieu très puritain et fut strictement élevé dans cette voie. Cependant le pétrole ayant été découvert à la fin du siècle dans une propriété paternelle, ceçi lui assurera une certaine aisance lui permettant l’indépendance.

Tortue de Galapagos

Les tortues du jardin botanique font partie des plus grosses tortues vivantes. Elles pèsent chacune environ 200 kilos, mesurent 1,50 m et se déplacent à 3 km/h. Elles sont originaires des îles Galapagos, dont le nom qui signifie « tortue » en espagnol a été donné par les explorateurs espagnols en raison des nombreuses tortues qui habitaient l’île. Ce sont des herbivores qui se nourrissent de feuillage, d’herbes et de fruits. Elles sont dotées d’un très bon odorat et sentent toute leur nourriture avant de la manger.

Te Ara Tau et Te Ara Ui, les deux tortues sont arrivées en 1928 à bord d’un voilier en provenance des Galapagos, âgées déjà de plus de cent ans.

Te Ara Tau nous quitta brusquement le 10 janvier 2018, laissant sa campagne Te Ara Ui seule, après 89 ans de vie ensemble.

Les tortues du jardin botanique furent offertes à un yachtman américain Charles Nordhoff en 1928 par le gouverneur de Pennsylvanie Pinchot, un ami de Roosevelt, qui séjournait aux îles Galapagos. Il les transporta jusqu’à Tahiti sur son superbe yacht et en fit cadeau à ses enfants. Lorsqu’il quitta la Polynésie en 1938, les tortues furent confiées aux bons soins du musée de Tahiti qui se trouvait à l’époque à l’emplacement de l’hôpital de Mamao.

Mataiea, son histoire

Papeari, son histoire

Section de commune de Teva I Uta, cet ancien district portait autrefois le nom de Papeuriri ou de Vaiuriri et qui signifie, selon les prononciations, vent bienfaisant, vent étrange, ou chemin de vent.